Le Marathon : Un sport Collectif !

Publié le par Mounir ELFAKIR

 

Après 10 semaines de galères (!!!), avec une moyenne de 55Km d’entrainement par semaine, je me suis lancé ce défi : Me faire courir le Marathon de Nantes, sous l’œil (et le pied) et la direction du Maitre Olivier !

 

Tout a commencé au mois de Janvier où Olivier s’est proposé à me faire le lièvre. Zakaria, mon ami de Clisson, m’a envoyé un mail, quelques jours plu tard « Te voilà inscrit, à toi de t’entrainer !! ».

 

L’arrivée à Nantes m’a fait connaitre un bon agent de la PAF (Police Aux Frontières), qui en scrutant mon passeport, me demandait les raisons de ma visite en France. Waou. Lui dire, 4 jours après Boston 2013, que je viens pour courir le Marathon ; ça risque de chauffer. Je lui suggère d’aller jeter un coup d’œil au site « Courirlemonde.org » !!!!!

Il notera mon nom et me demandera le temps prévu : je lui réponds instantanément : (et j’espère qu’il l’a bien noté) 3h30mn30sec !!! C’est noté (fut sa réponse !!!)

 

Le jour J :

 

Réveil matinal ; 6h. Direction Nantes.

Je me retrouve avec toute la bande CLM. Ils ont même osé se prendre en photo, sans Moi !!!!!

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Je retrouve bien sûr Olivier et on se met en place. Ma montre GPS ne voulait pas marcher….ça ne fonctionnait plus.

 

A ce moment précis, je me suis dit ; Là, c’est bon pour 3h30mn30sec.

La raison ? Superstition !!!! A Valence, elle m’a fait le même coup !

Je commençais à m’énerver, quand, au bout de 5 longues minutes, mon GPS marcha !!!! Olivier me dira plu tard, qu’en me voyant et surtout voyant mon état, allait me passer sa montre.

J’en parle à Olivier qui met en marche son « Virtual Partner », avec 4’58 au Kilomètre.

 

Mon plan de vol en tête, était clair :

50mn au Km10 ; 1h14mn30sec au km15 ; 1h44mn30sec au Semi, et surtout au Km30 ; 2h29mn40sec.

Je vais – encore - me fier à mon GPS

 

On se lance.

Je voulais absolument offrir ce PB à ma mère, qui est revenue hanter mon esprit. J’avais encore des larmes aux yeux, et je me lançais dans ce que je sais faire le plus : concentration. 5mn au kilo.

 

Au cours de ces 42,195Km, je vais découvrir une autre facette du Marathon : L’amitié et solidarité entre coureurs.

Olivier n’arrêtait pas de calculer et recalculer. Jamais de ma vie, je n’ai vu autant de fois ma montre. A chaque moment, il m’indiquait notre allure et faisait une extrapolation. Je me rappelle, au 34ième Km, il faisait des multiplications, des calculs, … et tellement, il en faisait et refaisait, que je commençais à me douter!!!

 

On passait les 10k en 48mn15sec, au Km15, 1h12mn40sec, et au semi en 1h43mn. Tout ça sur mon GPS. En réel, Olivier m’annonce un passage au semi en 1h44mn18sec.

 

Au 30ième, je voyais dans mon GPS 2h27mn. Je savais que le GPS m’indiquait 395 mètres d’avance par rapport au réel. Olivier m’annonça que si on continuait comme ça, on avait le record dans la poche (dans les pieds plutôt !!!!). J’étais dans le rouge. Les ponts avaient eu un effet dévastateur! Il y’en avait exactement 12 passages.

Je passe les deux autres Km en 5’07 et 5’21. Trop lent!

 

Dur_Marathon_Nantes.jpg

 

Quelques mots de mon ami Olivier, et me voilà boosté. Même le Gel, je n’ai pas voulu le prendre :

4’57, 4’56, 4’56, 4’57…. Waou. Quelle précision!!!! Je ne me croyais pas aussi métronome!!!

Au Km37; coup d’arrêt. Je re-vois un 5’27. Pas possible. J’ai tant fléchi!! Je sers les dents et accélère; 5’01, 4’58, 5’04.

 

Me voilà au Km40. Olivier me demanda (m’ordonna) de ne plus regarder mon chrono, juste le suivre, tout simplement. Il a su trouver les mots, et moi qui me demandais, comment allait il me « coacher », me supporter et me faire dépasser! « Ton record est juste devant…..Vas y… Go go Mounir… »

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4’46 puis 4’48, puis ………… puis un ange apparait, un ange qui va me donner plus que des ailes. A 300 mètres, peut-être, car j’étais conscient que je ne savais plus combien il me restait, j’aperçois mon fils sauter du public et me rejoindre. Je lui demandais s’il allait bien (question bête, à ce moment !!) et lui de me répondre : « Vas-y Papa, tu as encore une minute. Il ne te reste pas plus qu’une minute ». Sur mon GPS, je voyais les secondes défiler : 1H29mn30sec, 31, 32, …. J’accélère sous les cris d’Olivier et Hamza : 12km/h ; 13km/h ; …Je me déchire, je serre les dents, j’explose. je lève les yeux vers le Bon Dieu, j’accélère, je souffre, je m’en fous, je crie, je cours.. tout simplement !

Arrivee Marathon Nantes2Arrivee_Marathon_Nantes5.JPG

 

Je franchis cette ligne d’arrivée que j’ai tant chérie et courue après ; je m’arrête net. Je souffre, je n’arrive plus à respirer. Je n’arrête même pas le chrono. Je revois très rapidement cette souffrance et une citation (Je ne me rappelle plus de qui) me revint à l’esprit : « La souffrance est salutaire ».

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Mon esprit bouillonne !!!! Et comme avait dit Graham Greene « La joie est tributaire de la souffrance. La souffrance est partie essentielle de la joie», un début de joie et de fierté m’emporte lorsque j’entends la voix de mon ami Olivier ; tu l’as fait. Tu as ton record ; tu as fait 3h30mn et 32 ou 34 secondes. Je saurais par la suite que c’était 3h30mn29sec, soit exactement 1 (UNE) seconde de moins que l’objectif déclaré (à la Police J ) !!!! (Détail que j’annoncerais, à mon retour à l’aéroport à un des collègues du policier)

Nantes_Arrivee_Hamza.jpg

 

Quelle joie! Quelle Émotion ! Quel Bonheur ! Toujours les mêmes sentiments.

 

Merci à Olivier de m’avoir supporté, de m’avoir aidé à vivre ce moment intense…..

Je re-vois cette délivrance, cette victoire, et "Bien que le monde soit plein de souffrance, il est aussi plein de victoire." Helen Keller.

 

Et, surtout; Ne venez jamais me dire que le marathon est un sport individuel.

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O
<br /> Magnifique Mounir, j'ai vraiment été heureux de t'avoir acocmpagné, tu m'as donné l'un des meilleurs moments de ma vie de marathonien. nous avons vécu une belle virée de 42.195km, et j'ai<br /> vraiment pu voir de mes yeux un gars s'accrocher de toutes ses forces à cette victoire sur soi. Encore mille bravos mon ami!<br />
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